Style Pulse

La percée du marcel à trous-trous

3 septembre 2014

De Marlon Brando à  Madonna, en passant par le camionneur, ou le punk énervé, c’est définitivement le résille, qui pour avoir connu bon nombre de bêêêtes fauves torrides,  a  définitivement gagné ses galons d’icône.

Un peu multi-usages et mystérieux, le débardeur désigne tout un tas de tee-shirts suspects, mais son summum est à trou-trous, détourné par les plus grands.

En plus de symboliser LE vêtement de coton blanc, like a virgin, le mot « débardeur » désigne à l’origine un ouvrier portuaire et ce, dès le XVIe siècle en France. Utilisé pour décharger les marchandises (le débardage), il tire donc son nom et sa forme du vêtement des dockers. C’est aussi le nom du forestier qui transporte des arbres abattus pour les acheminer vers un dépôt. Un univers de muscles et de sueur…

En France c’est au XIXe siècle avec Marcel et ses établissements textiles (aujourd’hui disparus) de la région roannaise, qu’il gagne un surnom, et qu’il est lancé auprès du grand public.

Il sera pendant la première guerre mondiale, l’habit règlementaire des poilus envoyés au front. C’est sa période réservée exclusivement aux hommes…
Il devient  par ailleurs un symbole du nouveau culte du corps qui fait fureur dans toutes les strates de la société dès les années 20.

Il se transforme dès lors en « classique qui dure » et fera les beaux jours d’EMINENCE la fabrique nîmoise où se fournissaient déjà nos grands-pères…de l’ingénieur au camionneur.

Mais il va très vite tomber entre les mains de quelques intellos avant-gardistes…

picas
Le cinéma en fera aussi l’un de ses héros régulier, avec en tête Marlon Brando dans « Un tramway nommé désir » d’Elia Kazan selon la pièce de Tennessee Williams. Il gagne là ses galons torrides, le liant pour toujours, au sexe, à la violence et à la sauvagerie des passions.

Le film le propulsera comme le meilleur des costumes pour tous les plus beaux pectoraux masculins, et ironie du succès, c’est de ce rôle de mari violent, que proviendra l’appellation anglaise du débardeur, le « wifebeater » !!!

Le style mauvais garçon se propagera comme un virus, avec James Dean ensuite pour l’incarner, et une longue liste de beautés viriles.

Une seconde vie s’offrira au Marcel de camionneur, grâce au goût persistant chez les femmes d’emprunter des pièces emblématiques du vestiaire masculin. Pantalon et débardeur jusqu’au XIXe siècle étaient interdits à la gente féminine sauf autorisation médicale, pourtant ils se sont peu à peu imposés comme un modèle érotique et transgressif, surtout une fois portés sur leurs courbes divines.

Encore aujourd’hui, pas une brulante héroïne de films d’action, sans son marcel blanc, sur une peau humide et balafrée… terriblement sexy (sic).

Côté femme donc, c’est Madonna qui est sans conteste LA reine du débardeur à résille, qu’elle hisse de la rue à la scène dans les années 80. Gros nœud dans les cheveux et crucifix à l’excès finiront un style inoubliable et intégré par le grand public grâce au succès du film «Recherche Suzanne désespérément» et de ses premiers clips.


Et même si les punks avaient, bien avant elle, dès la fin des années 70, fait leurs propres trous- avec leurs dents sans doute- la madone gagne au finish le statut d’icône du «habillé-nu».

Le marcel se fait dès lors une place chez les grands de la mode pour ne jamais plus en partir… Porté par les plus langoureuses égéries, sans plus de saisons ni de provocations.

On le retrouve toujours aujourd’hui sur les podiums d’Isabel Marant à  Marc Jacobs qui l’ont intégré presque systématiquement à toutes leurs collections. Bien d’autres créateurs lui sont aussi fidèles.

Porté large le plus souvent, le marcel à trous a gagné de longue date le cœur des filles et des garçons, car il laisse deviner les formes avec une attitude détachée définitivement « boyish-cool » venue de ses origines très mâles.

Pour les moins radicales, c’est sur un maillot sur les plages des Baléares ou sous un smoking St Laurent à la ville, qu’il se porte sans rien dessous avec beaucoup de chic.  A tout moment on peut aussi rajouter grosses chaines en or et baskets, qui sauront réveiller le côté Beasty-Boys bien senti qui sommeillait en vous.
Néanmoins un seul interdit: Attention à l’effet « filet rôti », traitre, déloyal etc…
Et donc pour toujours choisir un original de camionneur de chez EMINENCE oversize…